Les courts métrages du mois

NOUVEAU VOISIN

Photo du court métrage Nouveau voisin

Vincent Hazard

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film L’improbable voyage d’Harold Fry (VO)

En deux mots

Une comédie sur la surdité et la cécité qui nous donne avec humour une leçon d’interprétation. Une question de regard, en somme…

Synopsis

Ben emménage dans un nouvel appartement et essaye de se faire bien voir de ses nouveaux voisins, ce qui est important quand on est non-voyant. Mais rapidement, Ben se rend compte que le courant ne passe pas avec sa voisine de palier…

Pour aller plus loin

Vincent Hazard signe son film le plus court avec Nouveau voisin. Quatre minutes et quelques de fantaisie avec chute, pour mieux raconter une différence, un handicap, à travers l’histoire d’un nouvel habitant d’immeuble, aveugle. Dans Nicholas (2001), il filmait un jeune homme autiste dans la banlieue de Londres, et dans Match (2018), un accidenté en fauteuil roulant qui perdait sa niaque.

Ici, le réalisateur déclare au générique final s’inspirer d’un extrait de la vie du comédien britannique Chris McCausland et joue du comique de répétition et de l’effet de quiproquo pour bâtir sa fiction. L’effet drolatique fonctionne par l’accumulation de ratages en série, tant le locataire souhaite nouer un lien avec sa voisine, sans jamais y arriver, sous les yeux d’une gardienne en témoin un brin distante.

Le plaisir naît de l’empathie avec le protagoniste, et du rire qui se vit avec le personnage, et pas contre lui. Les éléments extérieurs participent de la bonne humeur, avec le chien du héros, les muffins qui tentent de faire eux aussi le lien avec la voisine, qui s’avère elle aussi dotée d’une différence, de taille dans les quiproquos en chaîne. Elle est malentendante !

Générique

Production Factoton Production
Scénario Vincent Hazard
Musique Vincent Watts
Interprétation Virginie Delalande, Romain Lancry, Laetitia Richard, Régis Romele


Durée 04’48 – Catégorie Fiction – Genre Humour – Pays France – Année 2022


DEATH VAN

Photo du court métrage Death van

Michael Enzbrunner

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Renfield

En deux mots

Un opéra rock au pays des merveilles ! Gonflé !!

Synopsis

Le duo fictif de space rock Death Van part en tournée dans un monde miniature peuplé de créatures étranges, hantées et terrorisées par une menaçante entité malveillante.

Pour aller plus loin

Six minutes de délire total “made in Canada”. Michael Enzbrunner joue des mélanges avec cette épopée d’animation hallucinée. Animateur durant plusieurs années sur des longs métrages et séries télévisées produits en Allemagne, il passe ainsi le cap de la réalisation. Et le résultat est détonant, à travers un univers fantastique dans un monde en désolation, entre jungle décadente, odyssée space rock et chaos punk.

Les soldats croisent des êtres mutants et hybrides, une main coupée aux doigts bottés joue de la guitare, une créature protéiforme menace la liberté d’expression, les instruments ramollissent comme dans un tableau de Salvador Dali, des baguettes de batterie deviennent des armes redoutables. Rien n’est jamais sûr dans ce rêve musical qui vire au cauchemar en deux secondes.

La variété des effets, des aspects et des matériaux embarque le public dans un trip incertain, entre émerveillement et étonnement. La morbidité est judicieusement contrebalancée par des incursions pop et colorées. Une scène en forme d’étoile accueille un héros doué de lunettes de soleil cerclées de rouge, et des chaussures aux semelles lumineuses apportent une dose fluo et électrique bienvenue.

Durée 6’07 – Catégorie Animation – Genre Fantastique – Pays Canada – Année 2017


SILENCE

Photo du court métrage Silence

Emma Carré

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Carmen (VO)

En deux mots

Mettre en scène le silence… un vrai défi accompli avec brio !

A voir et à écouter !!

Synopsis

Un soir enneigé, Fred, trentenaire fatigué, rencontre un étrange individu.

Pour aller plus loin

Emma Carré a imaginé, réalisé et animé cette emballante courte aventure. Le portrait d’un homme décalé, qui voit soudain apparaître une créature invisible des autres. Une sorte de grand bonhomme de neige, double muet en forme de bibendum blanc, qui prend le pas sur les pensées du héros, coincé entre lien social et isolement profond, comme une surdité handicapante.

Le trait est simple et direct. Le dessin sur papier séduit par son enchaînement de tableaux en intérieur comme en extérieur. On suit Fred chez lui, dans son appartement, dans son immeuble, dans la rue, dans les transports et sur son lieu de travail. C’est une véritable chronique du métro-boulot-dodo, contrebalancée par l’intériorité du personnage, que le film matérialise par les événements et interactions.

Le travail sur le son est d’une précision inouïe. La difficulté existentielle du protagoniste passe par les moments de clarté sonore, autant que par ceux de distanciation dans la perception des bruits. Le tout augmenté par la neige omniprésente, et ses nappes blanches, dont l’immensité immaculée va finir par engloutir le “monstre”. La perte de repères fait son œuvre, mais elle est toujours secondée par des bouées relationnelles, dont une voisine violoniste aux cheveux violets.

Générique

Production La Poudrière
Interprétation Gaïdic Mercier


Durée 04’21 – Catégorie Animation – Genre Fantastique – Pays France – Année 2015


LA CHRYSALIDE ET LE PAPILLON

Photo du court métrage La chrysalide et le papillon

Georges Méliès

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Magnificat

Synopsis

Un magicien oriental transforme une chenille géante en femme papillon, qu’il prive de ses ailes pour la garder près de lui. Mais elle se venge.

Pour aller plus loin

Les facéties de Georges Méliès n’en finissent pas de ravir les papilles ophtalmiques. Dans cette fantaisie de deux minutes datant de 1901, le ravissement gagne le public. L’écran est envahi par une jungle orientale de carton-pâte, d’où sort un magicien un brin misogyne, qui va se brûler les ailes en privant justement une femme papillon des siennes, pour mieux la tenir dans son giron.

Malicieusement féministe, cette farce permet au cinéaste de jouer de la transformation pour incruster des trucages et effets spéciaux pionniers. Les joies du montage aident les actions et gestes à aller plus vite, et aux transmutations d’avoir lieu en un claquement de doigt. La chrysalide devient papillon, les ailes disparaissent, et le magicien est réduit à l’état de chenille.

Comme dans une fable de La Fontaine, la morale emballe le récit. Tel est pris qui croyait prendre au pays de ceux qui veulent régner en maîtres de l’emprise. Bien avant Disney, Catwoman et Wonder Woman, la super héroïne de chez Méliès s’avère une fée à qui on ne la fait pas. Même dans l’humour le plus joyeux, le cinéaste inventeur n’oublie pas les culbutes dramatiques et le sens de la justice.

Générique

Production Star Film


Durée 02’01 – Catégorie Fiction – Genre Humour burlesque – Pays France – Année 1901


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