L’HEURE BLEUE
Antoine Bonnet, Mathilde Loubes
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Boléro
En deux mots
Beau comme l’écume d’une tempête, apaisant comme un lever de soleil, stimulant comme une symphonie !
Synopsis
Un orchestre s’accorde sur une plage. Au loin, une tempête se prépare…
Pour aller plus loin
Comme dans Un diable dans la poche, leur film précédent né à l’école des Gobelins, Antoine Bonnet et Mathilde Loubes allient à nouveau ombres et douceur. Avec, toujours, des visages dépourvus de regards. Les contours, les bouches, les chevelures, les teintes sont là. Mais les yeux manquent… sans manquer. Car l’expressivité totale apporte le sens. Et la richesse contourne l’exhaustivité réaliste.
« L’heure bleue” est ce moment unique et rapide où le ciel du jour se fonce avant de tomber dans celui de la nuit. Quelques minutes durant lesquelles le parfum des fleurs dégage une senteur optimale, et les oiseaux se mettent à chanter. Une fragrance signée d’une grande marque de parfumerie en est née, des titres d’œuvres d’art aussi, jusqu’à ce court métrage créé dans le cadre de la collection 3ème Scène, avec l’Opéra de Paris.
La finesse vient du mariage harmonieux entre dessin et musique, extraite du dernier mouvement des Planètes de Gustav Holst : Neptune, le mystique. Les mouvements mélodieux épousent les ondes météorologiques et les vagues maritimes. Le calme accueille la tempête, puis l’éclaircie. Pour raconter la quiétude, la fluidité, la menace, l’anéantissement, la disparition. Sans dialogues, juste en images et en sons…
Générique
Production Les Films Pelléas, Opéra National de Paris
Durée 05’22 – Catégorie Animation – Pays France – Année 2022
SUIS MES PAS
Nils Balleydier
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film La nouvelle femme
En deux mots
D’une beauté plastique sidérante, ce film a obtenu le prix SACD au Festival national du film d’animation de Rennes en 2023.
Synopsis
Chloé, sept ans, imite son grand-frère Théo qui fait du taï-chi dans une plaine enneigée. Un groupe d’étourneaux observe la scène.
Pour aller plus loin
Dans cette petite splendeur animée de sept minutes et quelques, Nils Balleydier capte une chorégraphie enchanteresse. Une histoire d’admiration, de mimétisme et d’amour familial entre une fillette et son grand-frère. La transmission et le partage de l’instant inondent aussi cette parenthèse enchantée en pleine nature. C’est une ode à la communion avec les éléments.
Le réalisateur reconstitue avec précision un plein hiver neigeux, où la nappe blanche recouvre le paysage. Le minimalisme sert d’écrin au moindre geste, au moindre son. Les crissements des pas sur les flocons résonnent, tout comme les battements d’ailes des étourneaux. La simplicité globale va avec le nombre grandissant d’oiseaux, spectateurs des gestes humains.
Belle idée de faire d’une chorégraphie de tai-chi le moteur de l’action. Les mouvements lents jouent de l’harmonie, et réunissent tous les êtres vivants. L’agacement devient réjouissance, l’étonnement devient accomplissement. Et le tout dans une simplicité chromatique dominée par le blanc, le bleu et le violet. Nils Balleydier livre ainsi une aventure qui touche à la sérénité.
Générique
Production La Poudrière
Musique Pierre Oberkampf
Durée 4’23 – Catégorie Animation – Genre Fable – Pays France – Année 2022
LE FIGUIER
Jimmy Conchou
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film La vie de ma mère
En deux mots
Une vraie bataille de mots, absurdes et métaphoriques, dans le seul but de déclancher des rires… Mission accomplie !
Synopsis
Une histoire parmi d’autres, à propos de l’amour, du mariage et des fruits de la passion.
Pour aller plus loin
Comédie désopilante, Le figuier est une conversation à bâtons rompus qui embarque pendant ses deux minutes de récit. Soient deux personnages déjà en plein échange avant que le film commence. L’action démarre dans le feu de l’action, en cours de dialogue avec “Ils vivent dans le figuier”. Le public est ainsi happé par la vitalité d’un moment déjà en cours avant même le début de la fiction.
La force de l’aventure vient de son écriture. Précise, habile, riche. Elle joue des mots, de la polysémie, des métaphores, du premier degré, et de la richesse d’un langage questionné par les protagonistes. Entre champ lexical de la religion et champ lexical des arbres fruitiers, la rencontre est féconde et perturbante à la fois. Car les doubles sens abondent, et les précisions sont nécessaires pour déjouer les quiproquos.
Le réalisateur Jimmy Conchou signe un opus réjouissant par son amour du texte et par sa science des interprétations. Non seulement la construction verbale se savoure, mais aussi l’habileté sémantique de chaque affirmation et de chaque question. Caroline Cristofoli et Louis Vasquez excellent dans leur interprétation, à deviser pêche, pomme ou figue, et à démêler le péché du pêcher !
Générique
Production Les Glands ne savent pas sauter, L’Oeil du Hibou
Scénario Jimmy Conchou
Interprétation Caroline Cristofoli, Louis Vasquez
Durée 02’33 – Catégorie Fiction – Genre Comédie – Pays France – Année 2022