Les courts métrages du mois

THE RECORD

Photo du court métrage The record

Jonathan Laskar

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Une famille

En deux mots

Un disque magique qui ravive la mémoire..?

Un récit fantastique dans la pure tradition du genre !

Prix de la première œuvre au Festival d’Annecy en 2022.

Synopsis

Un voyageur offre à un antiquaire un vinyle magique. « Il lit dans votre esprit et joue ce que vous avez en mémoire. » Obsédé par ce disque sans fin, l’antiquaire l’écoute encore et encore, et les souvenirs refont surface.

Pour aller plus loin

Avec The Record, le réalisateur franco-suisse Jonathan Laskar signe une épopée existentielle enivrante. Le film est passé par le Festival d’Annecy, où il a reçu un prix, et fascine par sa combinaison d’un sujet extrêmement fort et d’une forme virtuose. Le parfait équilibre d’un travail d’animation optimal, qui transcende l’histoire racontée et touche le public au plus profond.

Il y a du mystère dans cette rencontre d’un homme antiquaire et fan des vieux instruments avec un disque vinyle au pouvoir enchanteur. Ou comment un objet devient le couloir temporel avec les souvenirs, à travers le son et la musique. Retrouver toute son histoire rien qu’en pensant aux mélodies qui habitent son propre esprit. Et concrétiser un travail de mémoire à travers soi-même.

Le travail sur le noir et blanc épate. Les lignes et motifs sont autant de liens qui nourrissent un montage enchaîné entre aujourd’hui et hier, et entre les lieux. La poésie inonde chaque image, de la cruauté du passé antisémite au présent mémoriel. Et quand la couleur apparaît, elle réchauffe par ses images douces et par une vitalité retrouvée, pour témoigner contre l’oubli.

Générique

Production Punched Paper Films
Scénario Jonathan Laskar
Musique Jonathan Laskar
Interprétation Jonathan Laskar


Durée 08’38 – Catégorie Animation – Pays Suisse – Année 2022


BERGIE

Photo du court métrage Bergie

Dian Weys

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Quelques jours pas plus

En deux mots

Ce film électrique, sensible, est réalisé en un unique plan-séquence qui en dit long…

Synopsis

Un agent des forces de l’ordre doit expulser des sans-abri pour faire place à une course à pied de 10 km.

Pour aller plus loin

Le plan-séquence est à l’honneur dans ce film court de sept minutes, dont l’action se situe sur le trottoir d’une avenue passante d’une ville d’Afrique du Sud. Différentes trames narratives y entrent en collision. Un marathon sportif est sur le point de passer. Des sans-abris y ont élu lieu de séjour. Un policier va devoir y centraliser les enjeux contradictoires. C’est lui qui sert de vecteur au récit filmique.

Le tour de force vient de l’unité de plan et de mouvement, principalement collé au protagoniste. Il va et vient d’une personne ou d’un objet à l’autre, cherchant à maîtriser la situation, entre le prévu et l’imprévu. La narration joue des dilemmes successifs, et des antagonismes entre les différents personnages. Chacune et chacun a son objectif, pressé par l’urgence de la situation.

Dian Weys raconte le monde, sa dureté, sa précarité, son absurdité. La ville y sert d’écrin à la représentation d’une humanité chahutée. C’est là que les contrastes sont les plus criants, et que la vitesse affronte l’inertie. Le tout, saisi par l’impact des images immédiates, via l’adolescent qui filme avec son téléphone, lui-même saisi par la caméra de la fiction à laquelle nous assistons.

Générique

Production Stranger Film
Scénario Dian Weys
Interprétation Dean Balie, Nicolas Hanekom, Robert Hindley, David Isaacs, Earl Kruger

Durée 7’00 – Catégorie Fiction – Pays Afrique du Sud – Année 2023


UN HOMME QUI M’AIME

Photo du court métrage Un homme qui m'aime

Frédérique Barraja

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Nous, les Leroy

En deux mots

Serge Gainsbourg avait écrit Requiem pour un con, Voici la version avec Tom Novembre.

Synopsis

« Qui n’a pas rêvé de tuer son conjoint une fois dans sa vie ? Alors au bout de 20 ans, va-t- elle réaliser son rêve ? Sous ses airs de comédie parodique, ce film soulève le problème de la violence psychologique. Jusqu’à quel point peut-on supporter cette violence anodine, quotidienne qui rabaisse, humilie, culpabilise ? La victime change alors de personnalité, de la tristesse jusqu’à devenir folle. Ce film est un remède cathartique ! A ne pas reproduire chez soi ! »

Pour aller plus loin

Attention, film corrosif ! Frédérique Barraja a le regard percutant. Pas étonnant de la part de celle qui s’est aussi faite connaître comme photographe de plateau chez Claude Miller, Manuel Poirier ou Brigitte Roüan. L’humour noir du scénario d’Un homme qui m’aime est dynamité par le sens du cadrage et la mise en scène au cordeau. D’entrée, le film happe par sa plongée sur un rôti découpé au couteau électrique.

Le mélange des genres transcende ce témoignage fictionnel sur la violence ordinaire. La violence conjugale des mots. La comédie noire – voir l’ironie du titre ! – se glisse en effet dans la chronique de couple, le suspense graduel et les pointes d’horreur. La tension monte du début à la fin de ces trois minutes sur l’humiliation en série. Tel un tueur effréné, le mari assène les piques à sa femme.

Dans la peau des deux protagonistes, leurs interprètes épatent. Sabine Garrigues joue avec flegme la droiture pour garder la face, et celle qui enchaîne les coups bas reçus et les couleuvres à avaler. Face à elle, Tom Novembre assume l’ignominie faite homme, et la cruauté goguenarde du pervers narcissique qui se délecte à manipuler. Leur face-à-face glisse avec précision vers le gore stylisé.

Générique

Production Be Light Films

Musique Eitenne Gautier

Interprétation Sabine Garrigues, Tom Novembre


Durée 03’19 – Catégorie Fiction – Genre Humour noir – Pays France – Année 2022


TOUTES LES AUTRES

Photo du court métrage Toutes les autres

Clotilde Cavaroc

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Amal, un esprit libre

En deux mots

Et même si les quiproquos font mouche et nous amusent, la solitude est bien là, le courage aussi, très justement dosés ! À programmer d’urgence.

Synopsis

Anna est en fauteuil roulant. Elle a organisé une rencontre chez elle avec un assistant sexuel. C’est la première fois qu’elle a recours à ce genre de services payants. On sonne à la porte. La jeune femme invite la personne à entrer, pensant qu’il doit s’agir de l’assistant sexuel…

Pour aller plus loin

Toutes les autres”, ce sont les autres patientes, comme l’héroïne du film, Anna. Une jeune femme atteinte d’un handicap physique, qui la prive d’une sexualité épanouie et qui la pousse à faire appel à un assistant sexuel. Pour contourner le témoignage réaliste à visée informative et documentaire, la réalisatrice Clotilde Cavaroc a décidé de jouer du quiproquo comique.

L’humour d’une situation de méprise, par le dialogue, permet une richesse de doubles sens entre deux personnages. C’est ce qui tombe sur la tête d’Anna et d’Antoine, qui croient chacune et chacun à un enjeu différent dans leur rencontre. L’incrédulité débouche sur la surprise, et l’étonnement sur la gêne, quand l’erreur d’appréciation se révèle. De l’art de tordre le cou à la drôlerie.

C’est finalement la vulnérabilité que la cinéaste cherche à transmettre. Le ton drolatique cache avec pudeur la souffrance, le manque, la frustration. Il est aussi question de courage, d’assomption du désir et de face-à-face avec le réel, quand on décide de passer à l’acte. Unité de décor, de temps et d’action servent d’écrin à l’enjeu central, qui n’en est que plus palpable. Et l’émotion gagne la partie.

Générique

Interprétation Renaud Cathelineau, Stéphane Hausauer, Kimiko Kitamura


Durée 06’33 – Catégorie Fiction – Genre Comédie dramatique – Pays France – Année 2022


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