Les courts métrages du mois

SWEET DREAMS

Photo du court métrage Sweet dreams

Benjamin Ifrah

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film La petite vadrouille

En deux mots

Prix de la critique du Nikon Film Festival 2022 pour cette comédie désopilante.

Synopsis

Au “call-center” de Sweet Dreams, les employés assurent le service après-vente des rêves avec soin. Sauf Judith, qui n’a pas vraiment envie de travailler.

Pour aller plus loin

Prix de la critique du Nikon Film Festival 2022, cette courte facétie signée Benjamin Ifrah est une comédie qui joue de l’absurde. En trois minutes, le réalisateur décrit la conversation téléphonique cocasse entre une opératrice du call-center de l’entreprise Sweet Dreams et l’un de ses clients. Ce dernier, Thomas, contacte en effet le service après ventes des rêves car il a une réclamation à faire !

Les interprètes, Cécile Marx et Benoît Chauvin, s’en donnent à cœur joie dans l’incarnation de leur personnage à mobilité réduite. Elle joue la carte de la volubilité, en parfaite employée au service du consommateur, déployant les options et services, de forfait “Nuit tranquille” en “platinum”. Lui peut expérimenter la surprise, la déstabilisation, l’hésitation, la malice, pour arriver à ses fins : jouir des meilleurs songes…

Le parallèle avec la problématique contemporaine des collectes de données personnelles est désopilant. Le client-roi n’a cependant aucun secret puisque son inconscient et ses fantasmes nourrissent son contrat. La vedette Scarlett Johansson croise ainsi un dauphin, tout comme le rêve “premium”, succès de la plateforme : bronzé et botoxé sur un quad à Dubaï. Les merveilles du progrès !

Générique

Scénario Benjamin Ifrah
Interprétation Benoît Chauvin, Cécile Marx, Maxime Teodorescu


Durée 03’05 – Catégorie Fiction – Genre Humour – Pays France – Année 2022


Y’A BON ?

Photo du court métrage Y'a bon

Marc Faye

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Memory (VO)

En deux mots

Y’a bon ? répond à des questions sociétales cruciales et revient sur des pans de mémoires oubliés ou transformés au moyen d’images animées magnifiques !

Synopsis

Le 23 février 2005, la radio annonce un projet de loi sur les bienfaits de la colonisation francaise. Cette annonce vient troubler le quotidien de Louise et de sa famille. Sa maison se révèle être habitée par d’étranges présences.

Pour aller plus loin

Mené par Marc Faye, Y’a bon est éloquent dès son titre. Affirmation a priori joviale et ensoleillée, tirée d’une l’exclamation de joie et de contentement des tirailleurs sénégalais et arabes embringués dans la Guerre de 1914-1918. Devenu un slogan publicitaire pour la marque de cacao en poudre Banania, elle est depuis porteuse d’une lourde signification coloniale et raciste, donc d’un passé peu glorieux.

Datant de 2021, le film remet à plat un pan de l’Histoire de France du XXe siècle, de l’exploitation et de l’horreur, jusqu’aux tortures commises en Algérie durant la guerre de 1954-1962. Le film se dirige progressivement et se clôt sur le rappel d’un projet de loi datant de février 2005, orienté sur les bienfaits de la colonisation française… La visée est audacieuse et bienvenue que de traiter ce sujet grave par le biais de l’animation et du dessin.

Le réalisateur et son coscénariste et ingénieur du son Thomas Gallet ont construit une fable où les voix-off se répondent, d’émission radiophonique en narration du personnage central. Les couches temporelles s’entremêlent au fil des scènes et des effets de transparence. Comme dans les fondus enchaînés et les surimpressions en prises de vues réelles, les images parfois se superposent, pour mieux montrer les causes à effets de l’Histoire. Le résultat est vertigineux…

Générique

Production Novanima, Girelle Production
Scénario Marc Faye, Thomas Gallet
Interprétation Nicolas Gonzales, Sélina Casati

Durée 4’22 – Catégorie Animation – Pays France – Année 2021


FREIHEIT

Photo du court métrage Freiheit

George Lucas

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film The bikeriders (VO et VF)

En deux mots

Avis aux fans… Et même aux autres :

Freiheit de George Lucas… Un exclusivité de L’Extra Court !

Synopsis

Un jeune homme fuit un poursuivant invisible.

Pour aller plus loin

Quoique maître ès cinéma de science-fiction, George Lucas a dû débuter, comme tout le monde ! Ce Freiheit en est la preuve en quatre minutes. Un court métrage datant de 1966 et tourné durant son cursus à la fameuse USC, alias l’université de Californie du Sud, berceau de nombreux talents. Avant de présenter son premier long métrage THX 1138 en 1971, Lucas a ainsi réalisé neuf films entre 1965 et 1968.

Freiheit signifie “liberté” en langue allemande. Un titre simple qui colle à la revendication assumée. L’œuvre est une parabole sur la Guerre froide. Elle met en scène un étudiant allemand qui court. Une jeunesse qui veut franchir le Rideau de fer et rejoindre l’aire libre. Sans dialogues, mais avec une voix off qui parle de liberté, le film devient un plaidoyer implacable. Une course éperdue et tragiquement fatale.

Les images fixes du début installent le contexte, avec un oiseau qui vole, puis une tour de contrôle et des barbelés, avant de passer au mouvement du personnage en fuite. Le tout en noir et blanc. C’est un camarade d’école et colocataire de George Lucas, Randal Kleiser, qui incarne le héros. Futur réalisateur lui aussi, il signera notamment par la suite Grease et Le lagon bleu.

Générique

Production USC School of Cinematic Arts

Scénario George Lucas

Interprétation Randal Kleiser


Durée 02’48 – Catégorie Fiction – Genre Film militant – Pays Etats-Unis – Année 1966


LA NOTTE

Photo du court métrage La notte

Francesca Sofia Rosso, Simone Pratola, Martina Generali

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Gloria !

En deux mots

Dans une farandole d’images, l’imaginaire rebondit d’une couleur à une autre, d’un salon à un boudoir. Peut-être le plus beau film d’animation du catalogue, visible par tous !

Synopsis

D’après le concert RV 439 « La Notte » de A. Vivaldi. Carnaval à Venise : Pulcinella tente de se glisser dans une soirée VIP, sans trop de succès. Au milieu de masques somptueux, de triomphes gastronomiques et de femmes sensuelles, son rêve de richesse et de célébrité se transforme en cauchemar, lui révélant la valeur inestimable de sa vie simple mais authentique.

Pour aller plus loin

À ne pas confondre avec le légendaire long métrage de 1961 signé Michelangelo Antonioni et situé à Milan, La notte de Martina Generali, Simone Pratola et Francesca Sofia Rosso est un court métrage italien qui plonge le spectateur en pleine Venise, un soir de bal. La Cité des Doges est magnifiée dans sa mythologie du masque et du carnaval, par un travail célébrant la couleur via le dessin en animation 2D.

Les auteurs invitent à revisiter les personnages de la Commedia dell’arte en suivant Polichinelle (soit Pulcinella), esseulé et débouté de son désir d’accéder lui aussi aux réjouissances du beau palais. Mais son éviction des lieux tiendra sa revanche par le rêve. Il connaîtra lui aussi son heure de gloire au pays des merveilles, avant d’en être chassé. Le revers de la médaille des mésaventures du héros masqué.

Mais La notte est aussi le titre d’une création musicale d’Antonio Vivaldi, qui accompagne ces aventures animées. Le Concerto pour flûte n°2 en sol mineur résonne dans les rues vénitiennes, le long des allers et venues pleines de mystère. Le trio de cinéastes animateurs joue des clichés et des réalités, du rêve et du cauchemar, de l’ombre et de la lumière, du jour et de la nuit.

Générique

Production Cenro Sperimentale di Cinematografia

Scénario Simone Pratola


Durée 06’30 – Catégorie Animation – Genre Conte / Fable – Pays Italie – Année 2023


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