LOCKS
Ryan Coogler
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Les gens d’à côté
En deux mots
Un film efficace, imagé par des plans significatifs comme le cinéma américain sait le faire. Une émouvante réussite par le futur réalisateur de Creed et Blac
Synopsis
Un jeune homme fait le choix difficile de raser ses dreadlocks en soutien à sa sœur malade.
Pour aller plus loin
Le brillant réalisateur afro-américain Ryan Coogler a fait lui aussi ses armes à la fameuse Université de Californie du Sud, dans la section USC School of Cinematic Arts. Avant de se faire remarquer avec son premier long métrage Fruitvale Station (2013), puis avec ses blockbusters Creed : L’héritage de Rocky Balboa, et le diptyque Black Panther, il a ainsi aiguisé sa mise en scène avec des films courts, dont l’humaniste Locks en 2009.
Les “locks” du titre, autrement dit les dreadlocks, sont les fameuses mèches de cheveux emmêlées qui traversent l’Histoire depuis l’Inde antique, en passant par le mouvement jamaïcain rastafari. Ici, le jeune héros du film arbore sa chevelure opulente, qu’il partage avec de nombreux habitants de son quartier urbain. Et qui symbolise par extension une bonne santé, par rapport à sa petite sœur malade…
En mode taiseux, mais très expressif, l’aventure raconte par la balade le quotidien du protagoniste et de sa classe sociale. Les amis croisés dans la rue, la survie par les petits boulots, le son des sirènes de véhicules, les contrôles de police, les commerçants du quartier. Et l’amour familial et fraternel, jusqu’à une accolade finale, synonyme de soutien et de solidarité, s’exprime par le sacrifice capillaire.
Générique
Production USC School of Cinematic Arts
Scénario Ryan Coogler
Musique Ludwig Göransson
Interprétation Frank Otis, Turen Robinson, Nia Warren
Durée 06’00 – Catégorie Fiction – Genre Drame social – Pays États-Unis – Année 2008
SHORT FILM
Olaf Held
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Kinds of kindness (VO)
En deux mots
Tel père, tel fils… Ou l’inverse, on ne sait plus… Mais que c’est drôle !
La vie est trop courte pour le long métrage !
Synopsis
Un manifeste du court métrage…
Pour aller plus loin
“La vie est trop courte pour le long métrage”, s’exclame, via un carton final, l’auteur de ce film très court qui se présente carrément comme un manifeste en faveur du format !
Un personnage devant son miroir de salle de bain change de traits, Olaf Held en fait une aventure à la fois existentielle et drolatique : l’homme qui se rase est d’âge mur mais lorsqu’il découvre un code barre imprimé sur son cou, il a l’incroyable possibilité de voyager dans le temps, rajeunissant donc, avant de revenir à son âge “normal”. Le film joue avec l’indécrottable curiosité humaine envers l’avenir et le personnage ne résiste pas à la tentation d’aller plus loin, à l’instar des héros de George Orwell dans sa Machine à voyager dans le temps.
L’exercice de montage est plein de brio, le réalisateur ayant choisi plusieurs membres d’une même famille pour représenter les différents âges ! L’expérience est ainsi jubilatoire, en trois minutes chrono, ce qui n’est que le temps d’une vie à l’échelle de l’univers…
Générique
Production Chemnitzer Filmwerkstatt
Scénario Olaf Held
Musique Max Marschk
Interprétation Jan Kummer, Till Kummer, Lotta Kummer, Günther Kummer
Durée 3’00 – Catégorie Fiction – Genre Humour – Pays Allemagne – Année 2018
MEDEIA
Jean-Baptiste Coursault
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film To the moon (VO et VF)
En deux mots
Un film ambitieux sur le monde uberisé du siècle à venir.
Une vraie réussite !
Synopsis
Iris, à bord de sa navette Argo, approche de la station spatiale Medeia après avoir reçu un message du Compartiment 13. Mais que va t-elle y trouver ?
Pour aller plus loin
Medeia est une surprenante chronique très courte. Le très proche et le très lointain s’y mêlent ingénieusement, en mêlant le cinéma de genre au réalisme « près de chez vous ». Tout démarre en effet comme dans un film spatial, évoquant tour à tour 2001 l’odyssée de l’espace, Star Wars et Gravity. dans lequel est injectée une (presque) basique livraison alimentaire.
Le jeu avec l’imaginaire du public bat son plein. Le film promet en effet une évasion totale, à mille lieues des préoccupations terrestres et des contingences quotidiennes. L’effet miroir n’en est que plus réussi quand l’esprit est renvoyé à la triviale commande à manger. L’effet à grand spectacle est aussi catapulté par la concrétisation d’une porte qui se referme et par la déshumanisation d’une ubérisation spatiale.
La précision esthétique saisit. Jean-Baptiste Coursault orchestre en maître d’oeuvre, à la fois comme scénariste, réalisateur, monteur, étalonneur, modéliste, graphiste, ainsi qu’aux effets spéciaux. Une implication optimale pour l’auteur, qui est aussi aidé par une riche équipe. En ressort une méticulosité à l’image comme au son, jusqu’à au souffle final de la protagoniste.
Générique
Scénario Jean-Baptiste Coursault
Interprétation Géraldine Lapchin, Jean-François Hoche
Durée 02’45 – Catégorie Fiction – Genre Science-fiction – Pays France – Année 2023
SPIDER
Nash Edgerton
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Largo Winch
En deux mots
Drôle et terrible à la fois… Une rareté au catalogue de L’Extra Court !
Synopsis
Un jeune homme tente d’arranger les choses après une dispute avec sa petite amie.
Pour aller plus loin
Pirouette atrocement fatale que ce court métrage signé de l’acteur et réalisateur australien Nash Edgerton. Il s’agit du premier volet d’une série courte comprenant également Bear et Shark. L’auteur y filme l’absurdité humaine et la bêtise d’un homme, Jack, qui veut chaque fois faire une surprise à sa compagne. Mais à quel prix ! Ici, le récit débute après une dispute, que l’homme tente de régler pour se faire pardonner.
Nash Edgerton, frère de l’illustre comédien Joel Edgerton, qui apparaît ici en infirmier, incarne chaque fois son propre héros, éternel adolescent dans son rapport amoureux. Avec entièreté dans ses actes, le gars enchaîne les bourdes tout en voulant réparer les dégâts. Une sorte de Pierre Richard dans un univers mordant et cruel. Et chaque fois un animal fait le lien provoquant vers la fatalité.
Le cinéaste enchaîne depuis bientôt trente ans la réalisation de courts métrages de fiction, entrecoupés de deux longs métrages, de clips vidéo et d’épisodes de série télévisées. Son goût pour les récits fatals s’y prononce. Ce Spider datant d’il y a quinze ans en est un exemple saillant. Simplicité de récit, limpidité de personnage, et atrocité ironique de la résolution. Du cinéma extrême, aux antipodes de l’Europe.
Générique
Production Blue-Tongue Films
Scénario Nash Edgerton, Nash Edgerton, David Michôd
Musique Ben Lee
Interprétation Nash Edgerton, Bruno Xavier, Jill Mirrah Foulkes, David Michôd, Chum Ehelepola
Durée 09’00 – Catégorie Fiction – Genre Humour noir – Pays Australie – Année 2007