L’AUGMENTATION
Régis Granet
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Le serment de Pamfir (VO)
En deux mots
Une véritablke baffe : Prix d’interprétation féminine remis à Delphine Théodore lors du Festival Nikon 2022… Respect !
Synopsis
Lors de son entretien annuel avec son manager, une jeune femme comprend qu’une fois de plus, elle n’aura pas d’augmentation de salaire cette année.
Pour aller plus loin
Récompensé par le prix d’interprétation féminine au dernier Nikon Film Festival, en avril 2022, L’augmentation offre une partition en or à l’actrice Delphine Théodore. Le fil dramatique permet en effet à son personnage de sortir progressivement de ses gonds et à son interprète de livrer une véritable performance. Du travail savamment dosé, sous la houlette du réalisateur Régis Granet.
Cette courte chronique en unité de lieu, de temps et d’action repose sur un face-à-face décapant entre un manager et l’une de ses employés. Un fameux entretien d’évaluation annuel, où chaque partie est censée s’exprimer librement pour faire avancer harmonieusement l’entreprise. Sauf que… le supérieur bloque le dialogue d’entrée de jeu. Et que son interlocutrice rebondit de manière imprévue.
Ce film raconte le cynisme et la pression au travail, et la chappe qui explose en une logorrhée cathartique. Énumérant tous les rêves qui lui viennent spontanément, quand son patron n’attend qu’une réponse passive, la victime d’écrasement renverse la vapeur. La question de l’augmentation de salaire soulève une rébellion qui soulage finalement la protagoniste autant que le public !
Générique
Scénario Régis Granet
Interprétation Antoine Levannier, Delphine Théodore
Durée 02’20 – Catégorie Fiction – Genre Comédie dramatique – Pays France – Année 2022
VAYSHA L’AVEUGLE
Theodore Ushev
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Armageddon time (VO et VF)
En deux mots
Nommé à l’Oscar du court métrage d’animation en 2017.
Synopsis
Vaysha n’est pas une jeune fille comme les autres, elle est née avec un œil vert et l’autre marron. Ses yeux vairons ne sont pas l’unique caractéristique de son regard. Elle ne voit que le passé de l’œil gauche et le futur de l’œil droit.
Pour aller plus loin
Nommé à l’Oscar du court métrage d’animation en 2017, Vaysha, l’aveugle constitue un nouveau sommet dans l’œuvre de Theodore Ushev, artiste d’origine bulgare installé au Canada, après Les journaux de Lipsett et Rossignols en décembre notamment.
Suscitant l’admiration dans les festivals partout à travers le monde, cette adaptation d’une nouvelle signée Georgi Gospodinov, compatriote du réalisateur, fascine tant par sa forme graphique, belle et singulière, que par ses fulgurances philosophiques, sinon métaphysiques. C’est sur le mode du conte qu’est développée l’histoire de la jeune Vaysha, dont les yeux ne voient pas le présent, mais le passé pour l’un et l’avenir pour l’autre. Le symbole est puissant de ne pouvoir visualiser l’instant, même avec les yeux ouverts, avec tout ce que cela peut supposer d’inadaptation sociale, de méfiances d’autrui et d’incapacité à construire sa propre vie, matérielle ou affective. La musique majestueuse de Purcell, volontiers “kubrickienne”, achève de donner au film une dimension supérieure évidente, celle d’un chef-d’œuvre absolu.
Générique
Production Office national du film du Canada
Interprétation Caroline Dhavernas
Durée 08’14 – Catégorie Animation – Genre Conte – Pays Canada – Année 2016
GBANGA-TITA
Thierry Knauff
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Les Amandiers
En deux mots
Une pure leçon de cinéma sur le pouvoir du hors-champ. Lengé nous emporte…
Synopsis
Lengé est un pygmée Baka. Parmi les siens, dans la forêt équatoriale, au sud-est du Cameroun, Lengé est conteur. Il connaît les récits du début du monde et les mélodies de Tibola, l’éléphant blanc… Il est le dernier conteur de cette partie de la forêt.
Pour aller plus loin
Ce qui nous étreint dès les premières images de Gbanga-Tita, ce sont les inflexions du visage et de la voix, cette façon que Lengé a d’être ailleurs (ses yeux parfois dans le vague) et ici (son écoute du chœur des enfants) , un ailleurs dont il a le secret (qui touche à sa mémoire de conteur Baka) , un ici qui l’expose à ceux qui viennent après lui (il est le dernier conteur et les enfants dont il a le souci sont une promesse d’à-venir). Dans les cartons de la fin du film, Thierry Knauff nous apprend que Lengé est mort « quelques semaines après (leur) rencontre ». Ce dernier mot « rencontre » nous donne une indication sur le réalisateur. Il aurait pu aussi bien écrire « tournage » ou « film » mais c’est « rencontre » qu’il retient. Le mot rassemble finalement ce que doit être le film. C’est ainsi que nous découvrons Gbanga-Tita : nous rencontrons et Lengé et le film. Une histoire de grain (de peau, de pellicule et de voix) , une histoire de regard et d’égard (pour celui qui est filmé et de proche en proche celles et ceux qui regardent).
Générique
Production Films du sablier, Les Films du Sablier
Scénario Thierry Knauff
Durée 07’00 – Catégorie Documentaire – Genre Conte – Pays Belgique – Année 1994
DEATH VAN
Michael Enzbrunner
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Le menu (VO et VF)
En deux mots
Un opéra rock au pays des merveilles ! Gonflé !!
Synopsis
Le duo fictif de space rock Death Van part en tournée dans un monde miniature peuplé de créatures étranges, hantées et terrorisées par une menaçante entité malveillante.
Pour aller plus loin
Six minutes de délire total “made in Canada”. Michael Enzbrunner joue des mélanges avec cette épopée d’animation hallucinée. Animateur durant plusieurs années sur des longs métrages et séries télévisées produits en Allemagne, il passe ainsi le cap de la réalisation. Et le résultat est détonant, à travers un univers fantastique dans un monde en désolation, entre jungle décadente, odyssée space rock et chaos punk.
Les soldats croisent des êtres mutants et hybrides, une main coupée aux doigts bottés joue de la guitare, une créature protéiforme menace la liberté d’expression, les instruments ramollissent comme dans un tableau de Salvador Dali, des baguettes de batterie deviennent des armes redoutables. Rien n’est jamais sûr dans ce rêve musical qui vire au cauchemar en deux secondes.
La variété des effets, des aspects et des matériaux embarque le public dans un trip incertain, entre émerveillement et étonnement. La morbidité est judicieusement contrebalancée par des incursions pop et colorées. Une scène en forme d’étoile accueille un héros doué de lunettes de soleil cerclées de rouge, et des chaussures aux semelles lumineuses apportent une dose fluo et électrique bienvenue.
Durée 06’17 – Catégorie Animation – Genre Aventure – Pays Canada – Année 2017