HYPERSTITION
Maxime Chuchana, Stéphane Chis
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Alibi.com 2
En deux mots
Une comédie qui a le pouvoir d’exercer tous mes vœux. J’essaye ?
Synopsis
Deux superstitieux, deux vies parallèles et une journée étrange où les petits jeux de chacun ont le pouvoir de changer le destin. Et s’ils suffisaient de marcher sur les carreaux sans toucher les lignes pour que nos voeux se réalisent ?
Pour aller plus loin
Hyperstition repose sur la figure du double. Il est réalisé par deux hommes (Stéphane Chis et Maxime Chuchana), écrit par deux autres (Jérémy Charbonnel et Léo Magnet), et centré sur deux protagonistes. En montage parallèle, une femme et un homme se lancent des défis à eux-mêmes, à coups d’hypothétiques “Si…”, conditionnant le fil dramatique, l’action et la réaction des autres personnages.
D’un côté, il y a une jeune actrice en attente d’une réponse de casting. De l’autre, un jeune homme en quête d’un prêt bancaire et d’un résultat de match de tennis. Le destin – mais surtout le scénario ! – va les réunir en une chute, dans tous les sens du terme ! La drôlerie vient de la “contamination” des causes à effets, et de leur résolution cocasse, comme la condition de peler une clémentine en une seule épluchure pour obtenir un rôle.
La bonne idée du projet vient aussi de la présence de véritables vedettes, dans leur propre rôle. Ana Girardot et Jo-Wilfried Tsonga incarnent ainsi respectivement une rivale malheureuse de l’héroïne pour le casting du prochain film de Jacques Audiard et l’adversaire, annoncé gagnant, de Rafael Nadal et qui devra sa victoire au protagoniste du court métrage. Un tour de force réjouissant !
Générique
Production Keep Dreaming
Scénario Léo Magnet, Jérémy Charbonnel
Interprétation Swan Pham, Ana Girardot, Jérémy Charbonnel, Myriam Bourguignon
Durée 06’25 – Catégorie Fiction – Genre Humour – Pays France – Année 2021
LA CHRYSALIDE ET LE PAPILLON
Georges Méliès
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Un homme heureux
Synopsis
Un magicien oriental transforme une chenille géante en femme papillon, qu’il prive de ses ailes pour la garder près de lui. Mais elle se venge.
Pour aller plus loin
Les facéties de Georges Méliès n’en finissent pas de ravir les papilles ophtalmiques. Dans cette fantaisie de deux minutes datant de 1901, le ravissement gagne le public. L’écran est envahi par une jungle orientale de carton-pâte, d’où sort un magicien un brin misogyne, qui va se brûler les ailes en privant justement une femme papillon des siennes, pour mieux la tenir dans son giron.
Malicieusement féministe, cette farce permet au cinéaste de jouer de la transformation pour incruster des trucages et effets spéciaux pionniers. Les joies du montage aident les actions et gestes à aller plus vite, et aux transmutations d’avoir lieu en un claquement de doigt. La chrysalide devient papillon, les ailes disparaissent, et le magicien est réduit à l’état de chenille.
Comme dans une fable de La Fontaine, la morale emballe le récit. Tel est pris qui croyait prendre au pays de ceux qui veulent régner en maîtres de l’emprise. Bien avant Disney, Catwoman et Wonder Woman, la super héroïne de chez Méliès s’avère une fée à qui on ne la fait pas. Même dans l’humour le plus joyeux, le cinéaste inventeur n’oublie pas les culbutes dramatiques et le sens de la justice.
Générique
Production Star Film
Durée 02’01 – Catégorie Fiction – Genre Humour burlesque – Pays France – Année 1901
Y’ A BON
Marc Faye
Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Emmett Till (VO et VF)
En deux mots
Y’a bon ? répond à des questions sociétales cruciales et revient sur des pans de mémoires oubliés ou transformés au moyen d’images animées magnifiques !
Synopsis
Le 23 février 2005, la radio annonce un projet de loi sur les bienfaits de la colonisation francaise. Cette annonce vient troubler le quotidien de Louise et de sa famille. Sa maison se révèle être habitée par d’étranges présences.
Pour aller plus loin
Mené par Marc Faye, Y’a bon est éloquent dès son titre. Affirmation a priori joviale et ensoleillée, tirée d’une l’exclamation de joie et de contentement des tirailleurs sénégalais et arabes embringués dans la Guerre de 1914-1918. Devenu un slogan publicitaire pour la marque de cacao en poudre Banania, elle est depuis porteuse d’une lourde signification coloniale et raciste, donc d’un passé peu glorieux.
Datant de 2021, le film remet à plat un pan de l’Histoire de France du XXe siècle, de l’exploitation et de l’horreur, jusqu’aux tortures commises en Algérie durant la guerre de 1954-1962. Le film se dirige progressivement et se clôt sur le rappel d’un projet de loi datant de février 2005, orienté sur les bienfaits de la colonisation française… La visée est audacieuse et bienvenue que de traiter ce sujet grave par le biais de l’animation et du dessin.
Le réalisateur et son coscénariste et ingénieur du son Thomas Gallet ont construit une fable où les voix-off se répondent, d’émission radiophonique en narration du personnage central. Les couches temporelles s’entremêlent au fil des scènes et des effets de transparence. Comme dans les fondus enchaînés et les surimpressions en prises de vues réelles, les images parfois se superposent, pour mieux montrer les causes à effets de l’Histoire. Le résultat est vertigineux…
Générique
Production Novanima, Girelle Production
Scénario Marc Faye, Thomas Gallet
Interprétation Nicolas Gonzales, Sélina Casati
Durée 04’22 – Catégorie Animation – Genre Portrait – Pays France – Année 2021
LA FÊTE DU COURT MÉTRAGE
Du 15 au 21 mars avant chaque long métrage on vous proposera un court métrage.