Les courts métrages du mois

X2000

Photo du court métrage X2000

François Ozon

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Mon crime

Synopsis

Le lendemain de l’an 2000, un jeune homme se réveille dans l’appartement du réveillon de la veille.

Pour aller plus loin

C’est à l’approche de l’an 2000, juste après avoir passé le cap du long métrage avec Sitcom, que François Ozon réalisait ce court métrage sur un “après-fête”. C’était il y a vingt-cinq ans – déjà ! – et, sous la forme d’un récit d’anticipation, l’action se déroule deux ans plus tard que l’année de la réalisation du film. Un léger décalage temporel qui permet au cinéaste de jouer la carte de l’étrangeté : peu de dialogues, temporalité et espace réduits, poignée de personnages, X2000 apparaît comme une bulle aseptisée, d’autant plus que la soirée précédente a été festive et alcoolisée. Dans le plus simple appareil, les êtres se réveillent, observent, dorment, font l’amour, tombent, prennent un bain ou se préparent des aspirines effervescentes.

Surfant sur l’érotisme et sur les jeux avec le désir, au cœur de ses premières œuvres, Ozon ose le décalage, avec l’irruption de l’incongru : des frères jumeaux endormis dans le même duvet, une colonie de fourmis nichée sous une poubelle. Le drolatique l’emporte sur l’érotique, jusqu’au dernier dialogue énoncé de manière atonale : “Les fourmis attaquent” !

Générique

Production Fidélité Productions
Scénario François Ozon
Interprétation Bruno Slagmulder, Denise Aron-Schröpfer, Sébastien Charles, Olivier Leguevellou, Lionel Leguevellou


Durée 09’00 – Catégorie Fiction – Genre Comédie – Pays France – Année 1997


WE ARE BECOME DEATH

Photo du court métrage We are become death

Jean-Gabriel Périot

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Les choses simples

En deux mots

A la frontière du documentaire de de l’expérimental. Grand prix aux Rencontres du court métrage documentaire de Lyon en 2015.

Synopsis

Nous savions que le monde ne serait plus le même. Certains rigolaient. D’autres pleuraient. La plupart restaient silencieux.

Pour aller plus loin

Belle étape du parcours prolifique de Jean-Gabriel Périot, qui a les honneurs de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en ce mois de juillet 2021 avec son nouveau long métrage documentaire, Retour à Reims (fragments), d’après l’essai autobiographique du philosophe Didier Éribon. Auparavant, ce court métrage détonant de 2014 racontait, en quatre minutes, la vie sur terre et l’humanité, de sa diversité à sa monstruosité.

L’auteur joue judicieusement du montage et du split-screen pour raconter notre globe. La planète bleue, la nature, les éléments, les paysages divers, les climats, les animaux, les espèces, les humains, les expressions, les situations, les âges, l’individu, le collectif, la catastrophe, l’explosion nucléaire, le champignon atomique. Un tour de force de construction narrative, pour signifier les dérives désastreuses de l’intelligence humanoïde.

L’apparition finale du physicien étasunien Robert Oppenheimer (1904-1967), père de la bombe atomique, sonne comme une conclusion prophétique. L’apocalypse a lieu en direct, et son créateur la commente en 1948, effaré par l’horreur découlant de son œuvre, en reprenant les mots du texte hindou du Bhagavad-Gita, extrait du Mahabharata, qui constate notamment : “Maintenant, je suis devenu la mort, le destructeur des mondes”.

Générique

Production Local films


Durée 04’00 – Catégorie Documentaire – Genre Recherche – Pays France – Année 2014


CONTRETEMPS

Photo du court métrage Contretemps

Laurine Baille, Gabriel Gérard, Lise Légier

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film The Whale

En deux mots

Prix de L’Extra Court, sélection “So French !”, au Poitiers Film Festival 2022.

Synopsis

Anna, atteinte de tocs, tient un quotidien ordonné. Celui-ci est bouleversé lorsque sa sœur Maeve oublie une pièce de son instrument. Pour lui rapporter, Anna se confronte au monde extérieur où ses peurs se matérialisent.

Pour aller plus loin

C’est l’histoire d’un dépassement. Et celle d’un exploit. L’héroïne, Anna, est bardée de tocs. Ses troubles obsessionnels compulsifs, plus ou moins sévères, sont forcément handicapants au quotidien. Si Anna parvient à maîtriser le monde chez elle, l’extérieur reste une menace permanente. Et le temps du récit lui en fait voir de toutes les couleurs.

Laurine Baille, Gabriel Gérard, Lise Légier, Chloé Maingé et Claire Sun, tous élèves des Gobelins, à Paris, ont choisi de mettre en scène ce trouble psychique par le filtre du dessin et de l’animation en deux dimensions. Le groupe crée une tension dramatique grâce au lien familial. La sœur aînée tente de sauver sa cadette, qui a égaré une ligature de son instrument à vent, pour une audition décisive.

L’enfer des tocs est malicieusement matérialisé par la présence de monstres protéiformes, qui envahissent les décors, l’esprit et l’oxygène de la protagoniste, dès lors qu’elle n’est pas en terrain connu, et donc sous contrôle. La gamme chromatique s’harmonise, entre les turquoises et verts d’eau, et les rouges et orangés, qui créent un écrin savoureux à cette épopée singulière.

Générique

Production Gobelins, l’école de l’image
Scénario Laurine Baille, Gabriel Gérard, Lise Légier
Musique Arthur Dairaine


Durée 06’49 – Catégorie Animation – Genre Comédie dramatique – Pays France – Année 2021


MATCH

Photo du court métrage Match

Vincent Hazard

Ce court métrage vous sera proposé en avant-programme du film Sur les chemins noirs

En deux mots

Un film qui donne la pêche et la banane, rien n’est simulé !

Humour, sincérité et authenticité sont au rendez-vous.

Synopsis

Grégory est en fauteuil roulant depuis sa chute d’un toit. En formation pour apprendre un nouveau métier, il semblait sortir la tête du trou, mais depuis quelques semaines, il semble lâcher prise…

Pour aller plus loin

Sound designer au riche parcours, Vincent Hazard s’est aussi mis à la réalisation. Avec Match, il adapte librement une histoire vraie, pour mieux raconter de l’intérieur le regard d’un jeune homme handicapé moteur, suite à sa chute d’un toit. C’est l’histoire d’une dépression et d’un ras-le-bol, quand son propre état prive du bonheur et des projets en cours avant l’accident.

Mais le ton du film opte pour la vivacité et la malice. L’utilisation de la voix-off du héros confère une chaleur humaine et une distance bienvenue au récit de Grégory. La routine du quotidien est ravivée par l’utilisation des couleurs pop, joyeuses, dans les costumes et les décors. L’arrivée des filles redonne aussi des couleurs à la morosité intérieure, malgré les premières réactions négatives, machistes et blasées.

La rédemption joyeuse passe par les corps. Grégory nage, fait du rugby, se fait masser. Il agite sa jeune carcasse pour conjurer finalement la fatalité. L’ouverture mentale va se faire par la conversation, l’échange, l’écoute, et la découverte, avec son alter égo féminine. Cousine de Patients de Grand Corps Malade et Mehdi Idir ou du Grand bain de Gilles Lellouche, cette aventure fait mouche.

Générique

Production Brainworks
Interprétation Jérôme Adam, Clément Joly, Stéphane François, Marion Denivan, Pascal Bernier
Musique Vincent Watts


Durée 06’00 – Catégorie Fiction – Genre Comédie dramatique – Pays France – Année 2018


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